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  "A compter de ce jour , Et jusqu’à la fin du monde, Que l’on se souvienne de nous à cette occasion, De nous, Frères d’Armes , Car celui qui verse son sang à mes côtés , Sera mon frère à tout jamais."

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    Richard E. Hunton
Company "I", 378th Infantry Regiment

  Je fus enrôlé le 9 Octobre 1943, alors que je travaillais à l'United States Naval Observatory.  A cause de mon emploi utile, mon engagement fut reporté pour 6 mois. Finalement, ce fut en Avril 1944. J'ai été incorporé à Fort Meade, Maryland.  A partir de là, je partis pour Camp Blanding, en Floride où je m'entraîna pendant 7 semaines. Cet entraînement était extrêmement difficile. J'avais commencé avec la Company des armes de soutien (mortiers, mitrailleuses..), mais je fus chanceux et je fus transféré après deux ou trois semaines à la company de reconnaissance et de renseignements. C'était beaucoup plus simple que de porter de lourdes mitrailleuses et mortiers. 

  Après un mois ou deux dans cette nouvelle Company, le capitaine nous informa qu'il y aurait plus de pertes dans l'Infanterie que dans la Company de reconnaissance et qu'ils avaient donc besoin davantage de fantassins. C'était très encourageant d'entendre çà... Il recrutaient davantage de nourriture à canons. Après plusieurs mois de durs entraînements, notre marche forcée de 25 miles devenait une marche de 30 miles.

  Nous avions donc terminé notre entraînement et avons pu retourner chez nous durant quelques semaines pour se détendre avant d'aller au Camp Kilmer, dans le New Jersey. Nous sommes resté à cet endroit entre 1 semaines à 10 jours avant d'aller vers New York City, le 2 Novembre 1944. Nous avons embarqué à bord du Queen Mary et nous avons été placé dans les cales du bateau. Il nous a fallu entre 14 et 15 jours pour rejoindre l'Europe car le bateau effectuait un trajet en zig-zag et changeait de direction tous les 5 miles, afin de ne pas se faire repérer par les sous-marins allemands.

  Nous avons débarqué à Greenock, en Écosse, une petite ville à 20 miles à l'Ouest de la ville de Glasgow.  Nous avons débarqué à Le Havre en France en descendant du bateaux à l'aide de grands cordes.  Nous avons pris une péniche de débarquement pour accoster. A cette période, il faisait encore nuit et nous nous sommes dirigés vers la plage. Nous sommes immédiatement descendus du bateau et avons traversé la plage. Après çà, nous avons quitté Le Havre, qui était toujours en train de brûler à cause d'un récent bombardement. A partir de là, nous avons embarqué à bord de wagons type "40 hommes ou 8 chevaux". C'était vraiment de petits wagons, mais nous étions 42 soldats à l'intérieur. Nous avons traversé la France à partir de Le Havre, en passant par la péninsule Givet jusqu'à s'arrêter à environ 2 miles de la frontière Belge. Nous faisions un arrêt tous les 10 miles.

  Beaucoup de choses amusantes se sont passées au cours de ce voyage, bien qu'il fut extrêmement inconfortable. Nos repas étaient des rations type C. Nous avions trois types différents : haricots, ... et ragoûts, mais tout était froid. Très mauvais. Nous avons embarqué à bord de camion à Givet et nous sommes descendus vers Nancy, Verdun et quelques autres grandes places de la Première Guerre Mondiale. Nous sommes arrivés à une petite place nommée Boinville-sur-Nied, et nous avons été affectés à la 95th Division.  C'est en Novembre, le 24 ou 25 que nous avons finalement rejoint la I  Company, 378th Inf. Reg. dans le petit village de Niedervisse.  Nous avons alors exécuté une marche à travers plusieurs villages dont je ne me rappelle plus des noms. J me souviens avoir longé le bord d'une route où il y avait un nombre considérable de vaches et de chevaux tués, me prouvant que cette zone avait été le résultat de terribles combats quelques jours auparavant. Beaucoup avaient été complètement déchiquetés par un tir direct de mortiers et de pièces d'artilleries. Quelques jours plus tard, nous avons commencé à recevoir des tirs ennemis. Notre commandant de Company disait que nous avions à aller en direction de Creutzwald, situé près de la frontière Allemande, mais nous n'étions pas supposé de trouver des Allemands là bas.  Nous avons juste tenté de pénétrer dans la cité, mais comme nous avons commencé à recevoir des tirs à chaque coin de rue, nous nous sommes retirés. Nous avons donc continué de nous déplacer durant plusieurs jours pour arriver dans les villages de Falck et Dalem.

  Nous avons libéré d'autres villes au nord de Falck et Dalem jusqu'au 30 Novembre où nous sommes arrivés sur une colline appelée le Sauberg.  Cette colline était supposée être un endroit stratégique pour la défense de la Sarre, qui n'était qu'à environ 5 kilomètres de là.  Nous avons eu un terrible combat pour monter en haut de cette colline.  Lorsque nous sommes arrivés au sommet, il y avait un brouillard très dense et on ne pouvais pas voir à 5 mètres devant nous.  Nous avons commencé à mourir de faim car nous n'avions pas retrouvé notre camion de ravitaillement. Nous étions vraiment affamés. Tard dans la nuit, vers environs 23h00, le commandant de la company nous ordonna de creuser nos trous individuels car nous allions passer là nuit ici. Nous avons donc sorti nos pelles et commencer à creuser le sol mais très difficilement car il n'y avait rien d'autres que des pierres gelées. Nous avons donc dormis à même le sol sous une moitié de toile de tente lorsque les Allemands ont commencé à bombardé nos positions avec leur artillerie durant toute la nuit. Vous pouvez imaginer combien il était inconfortable d'être simplement étendu là, et d'entendre ces obus arriver et s'écraser à 10 ou 15 mètres de vous. A chaque fois, des morceaux de terre et de cailloux retombaient sur nous. C'était vraiment une nuit terrible.  Une chose intéressante, j'ai un ami qui vit à Neuforweiler, en Allemagne, qui est située à environ 5 kilomètres de la frontière Allemande. Cet ami connaissait une personne qui vit près de Berlin et qui s'appelle Rolf Grünewald.  Un jour, ils étaient en train de parler de la 95th Infantry Division. Mon ami commença alors à écouter son témoignage. Rolf Grünewald avait 19 ans en 1944. Il était à cette époque dans la Wermacht et se trouvait dans la même localité que nous en 1944! Ils nous tirait tireur de mitrailleuse et nous nous sommes battus dans la même zone.

  Il y avait un fossé anti-char juste de l'autre côté de cette colline. Nous avions pour missions de nous frayer un passage à travers ce fossé. Nous avons décidé de traverser cette zone anti-char le lendemain, le 1er Décembre 1944.  Nous l'avons donc traversé, et avons libéré le petit village de Altforweiler. Comme nous étions en train de progresser dans ce village, nous avons alors reçu des tirs de mortiers.  Ces obus faisaient des sifflement donc si ils ne vous touchaient pas, vous les entendiez ! Nous les appelions les “screeminmeemies” . Ce ne fus pas long avant que l'un d'entre eux tombe à environ 10 mètres moi pour me toucher ainsi que mon chef d'équipe, le Sergeant LaChance.  Je revins à moi et j'étais allongé au milieu de la rue en train de saigner et je demandais l'aide d'un médecin mais tout ce que j'entendis était “Sois un peu patient, tu n'es pas le seul!”

  Il m'ont traîné jusqu'à l'intérieur d'une vieille grange située de l'autre côté de la rue et ils étaient tous autour de moi en train de me féliciter car j'étais sur le point de rentrer aux USA. J'étais à moitié tué, mais j'étais heureux de pouvoir retourner chez moi. J'avais de nombreuses de blessures sur le bras droit alors ils m'ont versé de la poudre sulfamide dessus, m'ont fait un bandage et m'on donné la moitié d'une dose de morphine. Je pouvais toujours marcher alors ils m'ont demandé de retraverser la rue et de me diriger vers le QG de la company car ils pourraient me dire quoi faire. Je marchais le long de la rue, en longeant de très jolies maisons, lorsqu'un terrible accident se produisit juste devant moi. Un obus de mortier frappa le toit d'une maison et toutes ses tuiles tombèrent sur la route. Quelques pas de plus et j'étais tué sur le coup !

  J'ai finalement rejoint le QG de ma Company.  Mon chef d'équipe qui était dans un sale était allongé, hurlait et suppliait que quelqu'un l'achève afin qu'il cesse de souffrir. J'ai cru qu'il était sur le point de mourir, mais il y a quelques années, je l'ai retrouvé vivant et en bonne santé : il vit aujourd'hui en Floride.  Après que la nuit soit tombé, un médecin m'aida à marcher pour m'aider à quitter le front et trouver une jeep. Ils m'ont finalement placé sur une jeep et m'ont emmené à un hôpital de campagne où ils me firent un meilleur bandage. 

  A l'hôpital de campagne, il me placèrent dans une vieille ambulance pour m'emmener dans un autre hôpital, situé à Metz, mais cette ville était toujours sous les bombardements durant cette période et ce n'était pas une place tranquille. Ils m'installèrent dans la salle d'opérations, soignèrent ma blessure et m'ont injecté un anesthésiant intraveineux dans mon autre bras. Lorsque je me suis réveillé, mon bras droit était dans un plâtre et mon bras gauche était paralysé.

  Après deux ou trois jours, on m'envoya au 7th Evacuation Hospital, quelque part près de la côte française.  J'y ai passé un jour avant qu'on m'installe dans un C-47 et nous avons volé à travers la Manche dans plusieurs orage. On volait à moins de 30 mètres de l'eau et j'avais la certitude que la fin était proche, mais nous sommes finalement arrivés en Angleterre.

Incroyable Radio de son bras, le 9 Decembre 1944

  J'étais au 187th General Hospital près de Tidworth, en Angleterre.  Cet hopital était composé de batiment en forme demi-cylindrique appelés Quonset huts. J'ai été placé dans la salle numéro soixante-treize. J'ai alors commencé à recevoir des dozes de pénicilline toutes les quatre heures jour et nuit, et j'ai reçu un nouveau plâtre.  Je me sentais plutôt bien à cette période et je fus choisi comme cuisinier assistant. Je faisais des crêpes et des oeufs brouillés jusqu'à ce que quelqu'un se plaigne de ma cuisine. J'ai alors dit: “Et bien, si vous n'aimez pas, j'arrête de vous en faire!”.  Le jour suivant,  de nombreux sont venus me voir pour me dire que mon remplaçant était plus mauvais que moi et qu'ils souhaitaient mon retour aux cuisines. Je suis alors devenu cuisinier.  Il y avait un camarde dans notre salle qui était très bizarre. Il s'était tiré dans le pied pour ne plus être sur le front et personne ne lui parlait. Tout le monde l'évitait .De toute façon, je pense qu'il l'avait mérité.

  Nous avons été de la pris par la suite par un autre hôpital situé à Bath, en Angleterre.  Nous étions des blessé capables de marcher donc ils nous avaient installés dans des tentes à l'arrière de l'hôpital. C'était au cours du mois de Décembre et il faisait terriblement froid durant cette période.

  Je suis finalement sorti de l'hôpital et retourné à Southampton.  Au milieu du mois de Février 1945,  nous avons embarqué sur un vieux navire, de type Victory Ship. Il nous a fallu entre 12 et 14 jours pour retourner aux USA et nous avons débarqué à Newport News dans le Norfolk, Virginia.

  De Newport News nous avons été transférés au Camp Pickett, VA où l'hôpital général était installé.  Ils m'ont alors retiré mon plâtre et m'ont donné une écharpe pour soutenir mon bras.  Je devais y rester pour 5 mois, mais je fus alors démobilisé, le 6 Août 1945. Je pouvais donc rentrer chez mois à Washington D.C.  J'étais dans une rue sur le point d'arriver rentrer chez moi alors que j'entendais tous le monde parler de cette bombe qui avait été lancée sur le Japon et qui avait détruit une ville entière. Je me suis dit, “No, çà ne peut pas être possible car j'ai été dans l'US Army et je sais qu'il n'ont pas les possibilités de faire de telles choses.”  Cependant, il réussirent à le faire, mais avaient oublié de m'en parler. Ceci me permit de prouver ma contribution à avoir gagné la guerre. L'histoire que j'ai toujours raconté était que mon officier de Company avait été informé de ma démobilisation et s'était alors dit :  “Mince, comment allons nous gagner cette guerre sans Hunton ?”  Il ne savait plus quoi faire, alors  il appela notre Président Truman qui lui dit : “Je pense que la seule chose à faire désormais et de lâcher la bombe car nous n'avons plus Hunton.”  C'est pourquoi il lâchèrent la bombe et nous avons gagné la guerre. 

A droite : Photo de Richard E. Hunton prise en Mai 1945. Vous pouvez voir qu'il est toujours blessé au bras.

Je tiens à remercier Richard E. Hunton pour l'utilisation de ses photographies et documents.